2021/12/30 | Etienne H. BOYER, l'interview...

Astobelarra : Les routes du crépuscule, de quoi s’agit-il ?
Etienne H. BOYER: C’est mon nouveau (et cinquième) livre à paraître le jour du printemps 2022 aux éditions Astobelarra ! Je l’ai écrit pendant les différents confinements du Covid, à partir de 2020. Bien plus qu’un roman d’amour un peu fantastique, c’est surtout une parabole sur les regrets, le deuil et la résilience.

Astobelarra : Et ça parle de quoi ?
EHB : En résumé, c’est l’histoire d’un couple à la dérive, dont le mari organise un second voyage de noce dit « de la dernière chance », ceci afin d’essayer de sauver sa famille au bord de l’éclatement. Les deux partent donc au Vietnam et là-bas, rien ne se passe comme prévu. Ils sont confrontés à des événements peu ordinaires qui changeront leurs vies à jamais. En dire plus serait divulgacher le reste du roman ! ^^

Astobelarra : C’est un roman autobiographique ?
EHB : Dire que je n’ai rien puisé de ma propre expérience pour l’écrire serait un mensonge. Je pense que tous les auteurs s’inspirent de leur vraie vie, des gens qu’ils croisent, des paysages qu’ils ont arpentés et de ce qu’ils ont vécu pour écrire leurs œuvres. Je ne déroge pas à la règle et c’était déjà le cas pour L’infection. Cependant, et j’insiste : Les routes du crépuscule est une fiction. Hormis de rares célébrités que chacun reconnaîtra, aucun des personnages du livre n’existe ou n’a existé. L’histoire est totalement inventée. D’ailleurs, je ne suis JAMAIS allé au Vietnam !

Astobelarra : Alors qu’est-ce qui t’a inspiré pour ce livre ?
EHB : A l'origine, c'est une question qu'on se pose (ou qu'on se posera) tous un jour et qui, personnellement, me taraude depuis des années : "et si c'était à refaire, est-ce que je le referais de la même façon ou prendrais-je une autre direction ?" Inutile de vous dire que celui ou celle qui a la réponse n'est pas de ce monde. Mais pour tout dire, le fil conducteur de l’histoire m’est intégralement apparu en rêve, tout comme pour ma trilogie fantastique L’infection. Je fais régulièrement ce type de rêves, qui semblent tellement réalistes qu’ils laissent une empreinte profonde après le réveil, un peu comme des souvenirs, comme s’ils avaient été réels. Je note tout, même les anecdotes qui paraissent moins intéressantes. Parfois je les utilise, parfois non. Ensuite, j’écris d’abord une ligne directrice, à laquelle je greffe des personnages et des lieux au fur et à mesure que l’histoire prend forme. Il arrive parfois que le texte terminé diffère sensiblement de la ligne directrice initiale car je me laisse guider par mon instinct. C’était le cas pour celui-ci : le final est différent (et bien meilleur) de celui que j’avais prévu dans le premier jet. PS : ON NE SE JETTE PAS SUR LA FIN POUR LIRE !!!

Astobelarra : Dans quelles conditions écris-tu ?
EHB : De temps en temps, j’écris quelques notes soit sur un carnet, soit dans un logiciel de prise de notes sur mon smartphone, que je peaufine avant de me les transférer par email, au cas où. Ensuite, lorsque je suis prêt, je passe à la rédaction à proprement parler. Déjà, il faut que je n’aie que ça à faire. C’est-à-dire que j’écris après le ménage, la vaisselle, la promenade des chiens, etc. Ensuite, il faut que la maison soit vide : personne ne doit venir interférer avec ma concentration, sinon, c'est foutu. Je m’installe dans la pièce où je suis le plus à l’aise. En l’occurrence, c’est dans ma salle à manger que tout se passe. Elle a la bonne lumière et il y a de la musique ! Je me choisis une playlist en fonction de mon humeur du moment (c’est souvent des musiques que je connais par cœur, pour éviter les baisses de concentration – pour ce livre, c’était essentiellement une playlist de Synthwave sur Deezer, pour le petit côté retour planant aux 90’), je me cale les écouteurs sur les oreilles et zou ! Les mots coulent comme une diarrhée amibienne !

Astobelarra : Pas de syndrome de la page blanche ?
EHB : Ne jamais dire jamais. Mais lorsque je cale, c’est rarement parce que je ne sais pas QUOI écrire et plus souvent parce que je ne sais pas COMMENT l’écrire (je n’ai pas les mots ou la forme de la phrase à l’instant T). Dans ce cas, soit j'écris comme ça me vient pour ne pas perdre le fil, quitte à corriger plus tard, soit je passe à un autre paragraphe et l’histoire finit pas se régler toute seule au bout du compte, comme par magie ! Mais de toute façon, je reviens régulièrement sur ce que j’ai écrit pour corriger, réécrire, rajouter du contenu ou en enlever, et ce jusqu’au dernier moment.

Astobelarra : Ensuite, comment ça se passe avec l’éditeur ?
EHB : Je choisis un panel d’amis ou de gens de ma famille dont je sais qu’ils liront mon texte avec attention et sans le diffuser avant l’heure. L’équipe d’Astobelarra (qui me publie depuis 2008) n’est pas en reste. Elle fait des propositions, des suggestions de corrections, revoit les règles d’ortho/typo car au bout d’un moment, j’ai tellement la tête dans le guidon que je ne vois plus les nids de poule… Eux si ! Ensuite, le comité de lecture de la maison d’édition décide si le livre peut être publié et quand. Et voilà ! Petite précision : lorsque j’ai voulu sortir le premier tome de L’infection, j’ai envoyé des manuscrits à 30 maisons d’édition. Après une succession d'échecs, une seule s’est montrée intéressée, au Québec. Mais j’ai lâché l’affaire parce que l’éditeur me demandait de tout réécrire, pour que les lecteurs québécois ne soient pas perdus par mon français. Depuis, je suis fidèle à Astobelarra et c’est réciproque.

Astobelarra : Et la suite, c’est quoi ?
EHB : J’ai eu un nouveau rêve en avril dernier. J’ai rêvé d’une histoire qui m’excite déjà, comme un enfant qui sait qu’il va avoir une glace à la fraise et un tour de manège ! Cela se déroulera dans le même univers que celui de L’infection. Ce ne sera pas une suite à proprement parler, mais plus un spin-off, c’est-à-dire un dérivé de l’histoire principale, avec des personnages que je n’ai pas voulu voir disparaître à tout jamais… En outre, j’ai volontairement laissé quelques indices non résolus dans le tome 3 de ma saga (ceux qui l’ont lu avec attention savent de quoi je veux parler). Il va bien falloir que tout cela retombe sur ses pattes ! Bref, ce sera probablement un polar fantastique assez noir. La suite au prochain numéro !

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Pourquoi lance-t-on des souscriptions
pour nos livres ?

1) D'abord on ne le fait pas pour tous nos livres. Mais lorsqu'on le fait, c'est pour préfinancer nos productions. Ce qui nous évite de trop avoir recours à notre trésorerie et de prendre des risques qui pourraient impacter négativement les activités de l'asso. A noter : nous sommes une association Loi 1901 et fonctionnons sans aucune subvention depuis des années.

2) Le principe de la souscription en ligne : le lecteur achète le livre à l'avance et bénéficie des frais de port offerts et d'une dédicace personnalisée. Il y a généralement d'autres paliers de contreparties, en fonction de la somme donnée par le lecteur.

3) Ensuite, nous faisons des souscriptions pour mesurer l'adhésion du public au projet. Tant l'auteur que l'asso éprouvent du plaisir à constater que la sauce prend avant la sortie officielle du livre.

4) Enfin pour lancer le buzz autour d'une sortie. Nous ne bénéficions pas de la renommée ou des réseaux de grandes maisons d'édition, alors pour exister et être présents, nous devons nous débrouiller par nos propres moyens.

5) pour souscrire à notre dernier roman à paraître, suivez le guide : https://tinyurl.com/LRDC-21-03-22


Qu'est-ce qu'un BAT ?

Un BAT, c'est l'acronyme de "bon à tirer". C'est en quelque sorte le spécimen du futur projet imprimé. Dans le cas qui nous occupe, c'est le premier exemplaire du livre qui sera imprimé en série par la suite. Chez Astobelarra, nous en faisons systématiquement tirer un dès que le manuscrit a été suffisament lu, relu et qu'il a été mis en page (le tout par nos soins, car l'impression est la seule partie du projet que nous déléguons à un prestataire). Voir ici (sur Instagram) un exemple de livraison de BAT. Pourquoi faire, un BAT ?

1) Cela nous permet d'avoir une idée fiable du produit fini, et notamment de vérifier que les couleurs et effets de la couverture sont conformes à l'attendu. Si ce n'est pas le cas, il sera toujours temps de procéder à des ajustements.

2) Malgré notre vigilance, il arrive que des coquilles subsistent dans le manuscrit original imprimé au format A4. Au format poche, le texte passe de une à deux pages et le nouveau découpage permet généralement d'en déceler une grande majorité. Mais soyons honnête : même chez les plus grands éditeurs, il y a toujours une ou deux coquilles qui traînent !

3) C'est également l'occasion de faire un dernier tour des règles ortho/typo, de vérifier que la charte graphique que nous avons validée ait bien été respectée, et/ou de rajouter les noms des souscripteurs dans la page des remerciements en fin de livre. Après ce dernier passage, nous rééditons un fichier au format PDF HD (Haute Définition) que nous livrons à l'imprimeur, assorti de la commande d'impression. En général, le prestataire nous informe que la commande est prête sous une semaine / quinze jours.
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